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Nouvelle rubrique Objectif Métropoles « Le climat change…On s’adapte ! »

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« Comme le souligne le 6ème rapport du GIEC, et suivant les exigences de la taxonomie européenne, en plus de limiter le changement climatique, nous devons, dès aujourd’hui, mettre en place les meilleures dispositions nous permettant de vivre avec lui »

Clémence Bechu|Directrice Générale
Clémence Bechu

On parle d’adaptation

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Une manière de concevoir et d’habiter la ville, dont la condition sine qua non est d’apprendre au préalable à composer au fur et à mesure du temps avec les multiples conséquences liées au changement climatique, à micro-échelle urbaine. Il s’agit de s’adapter à des impacts à la fois directs, si l’on considère par exemple les vagues et îlots de chaleur, la perte de biodiversité, les épisodes d’inondation ou de raréfaction de l’eau, mais aussi des effets indirects qui se manifestent de manière croissante au travers de mouvements citoyens pour le climat, de migrations de populations ou encore de pandémies qui reviendront à coup sûr ! L’adaptation est aussi indispensable que l’atténuation et les efforts à faire en la matière ne seront pas les mêmes dans un monde à + 2°C ou + 4°C. La réussite de l’adaptation dépend donc de celle de l’atténuation et inversement.

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L'adaptation implique une relation écosystémique très étroite entre une entité vivante et son écosystème d’appartenance

Que l’on s’intéresse à sa définition biologique, psychologique ou physiologique, l’adaptation implique une relation écosystémique très étroite entre une entité vivante et son écosystème d’appartenance, exigeant que ce dernier soit lui-même capable d’entrer dans cette même logique vitale.

Un équilibre instable et fragile dont le risque, s’il n’est pas maintenu, est de tendre vers un état opposé et sans retour qu’est la disruption. Si nous essayons de transposer cela aux milieux urbains, bien que divers, la disruption climatique sous-entend une certaine incapacité des villes et de leurs habitants à s’adapter au changement climatique. Dans un monde doté de villes qui hébergeront d’ici 2050 au moins 70 % des Homosapiens et qui sont à la fois les principales responsables du changement climatique, mais aussi les premières victimes, notre inadaptabilité représente le risque majeur pour la sauvegarde de notre espèce, désormais principalement urbaine. C’est donc aussi une opportunité à saisir pour bâtir notre économie d’avenir : celle de notre transition climatique.

Ainsi, parlant d’adaptation, il est fascinant de remarquer que la diminution de l’impact de chacune de ces conséquences est factuellement corrélée à l’amélioration des autres. En favorisant la place de la biodiversité en ville, on améliore son rafraîchissement et on en courage le développement de pédagogies associées. Une meilleure connaissance des bienfaits de la nature et de son fonctionnement est à la fois le garant de sa protection, et donc de la nôtre, mais aussi le moyen de développer de nouvelles pistes d’innovation résilientes en s’inspirant de sa capacité à s’adapter en permanence dans une sorte de course à l’optimisation continue.

Innovations urbaines, vers des villes plus durables

Biomimétisme

En augmentant l’albédo des toitures en milieu dense et chaud, on minimise le besoin énergétique de consommation et on favorise le confort quotidien de tous. C’est également une manière de stimuler la force du collectif et d’encourager les écogestes « passifs » de chacun.

Bas carbone

En s’organisant pour optimiser nos économies circulaires, on minimise nos besoins de ressources primaires. On autonomise les villes en structurant de nouvelles économies plus locales, par ailleurs créatrices d’emplois nouveaux. On rend fier et on donne l’envie de faire mieux.

Ville circulaire

En anticipant les inondations grâce à des infrastructures adaptées, on favorise un meilleur drainage des eaux pouvant servir à irriguer des zones de maraîchages et ainsi assurer une production vivrière locale participant à l’enjeu clé que représente la « ville nourricière ». 70 % d’une population humaine « urbaine » implique que 70 % de l’alimentation sera consommée dans les villes.

Résilience

En se donnant les moyens de cartographier le risque climatique de manière précise et scientifique, au préalable de tout plan d’adaptation, on se donne la possibilité d’agir là où il est pertinent de le faire, et avec un retour sur investissement des actions définies bien plus performant. C’est ce qu’a récemment mis en œuvre la ville de Cannes en choisissant de devenir « territoire pilote des solutions innovantes de The Climate Company ».

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L'enthousiasme est la clé pour réveiller la force du collectif

Créativité, intelligence, vigueur, résilience, endurance, réactivité, souplesse et agilité sont les qualités reconnues à qui sait s’adapter.

Pour relever le défi de l’adaptation de nos villes, j’en ajouterai une essentielle qu’est l’enthousiasme, car il est la clé pour réveiller la force du collectif. De la même façon qu’on ne génère pas du « bas carbone » seul dans son coin, bâtir la voie de l’adaptation se construit ensemble, toutes parties prenantes confondues : des sphères publiques aux institutions privées, des citoyens adultes aux plus jeunes. Ceci au travers d’une stratégie construite à partir d’une réflexion nationale sur l’aménagement du territoire, ciblant des objectifs précis et mettant en avant des retours d’expériences, réussies ou pas, qui permettront au PNACC 3** d’engager à véritablement faire mieux. Et s’il y a bien une chose dans laquelle réside cet enthousiasme à œuvrer pour un monde capable de s’adapter, c’est qu’il implique aussi la création de nouveaux métiers porteurs pour les générations à venir souhaitant agir pour le bien de la planète, afin de remettre l’adage suivant dans le bon sens : « Ce n’est pas l’Homme qui sauvera la planète, mais c’est la planète qui sauvera l’Homme… ».

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